Les Pyrénées Béarnaises sont composées de 3 vallées : la vallée d’Aspe, la vallée du Barétous et la vallée d’Ossau.
A 3h de route de Bordeaux et Toulouse, la vallée d’Ossau est idéalement entourée par l’Espagne, le Pays-Basque et les Hautes-Pyrénées. La vallée d’Ossau s’étend de Rébénacq (à 15km de Pau) jusqu’au col du Pourtalet (à la frontière espagnole).
Ere glaciaire
« Vallée glaciaire typique, la vallée d’Ossau est formée à la fin du tertiaire. Quatre glaciers se rejoignent à la hauteur de Laruns ayant respectivement creusé la vallée du Valentin (depuis l’Aubisque et le Ger), celle du Soussouéou (depuis le Lurien, le Pallas et l’Ariel), celle du Broussette (depuis l’Ossau côté Est et le cirque d’Anèu) et celle de Bious (depuis l’Ossau côté Ouest et le cirque d’Ayous).
Le cirque d’Anèu, “le lieu de la neige”, à la frontière avec l’Espagne est l’un des réservoir de glace qui servit de matrice à l’avancée du glacier. Tel un rouleau compresseur de glace de plus de 500 mètres d’épaisseur, le glacier bouscule tout sur son passage, rabote le fond de la vallée, dessinant à jamais son profil “en U” ou en “auge” dans sa partie basse, avec un large fond (1800 mètres de large à Laruns, 3500 à Arudy) parfois resserré dans certains verrous (Geteu, Castet). Ce terrain sera particulièrement propice à l’activité paysanne. » Extrait de equipyrene.com
« La présence humaine est attestée en Ossau dés la fin de la dernière ère glaciaire. Les grottes de Saint-Michel à Arudy, d’Espalungue et de Malarode ont montré des traces de la révolution néolithique. » Extrait de ausso.org Michel CAUHAPE
Pastoralisme
« Peuplée par des tribus de chasseurs-cueilleurs puis d’éleveurs depuis la préhistoire (de nombreux tumulus, cromlechs et autres vestiges protohistoriques sont présents sur le territoire), Laruns et la haute vallée d’Ossau a connu un long développement essentiellement basé sur le développement de l’économie agro-pastorale. »
Vers 1187 , “un mode de gouvernance local et précurseur en son temps” (extrait de Laruns.fr) apparait: il s’agit de la Jurade d’Ossau. Composée de 8 représentants des communes du Haut-Ossau, élus par les chefs de famille Ossalois, la Jurade se réunissait dans une petite pièce appelée le Ségrari, à côté de l’église de Bielle. Son rôle consistait à préserver les intérêts de ses habitants, garantir le respect des traités pastoraux et faire justice dans des affaires locales.
“C’est vers cette époque que le Pont-Long, vaste zone de landes humides au nord de Pau, est utilisé par les éleveurs d’Ossau pendant l’hiver. Cette zone deviendra progressivement propriété des habitants de la vallée, aujourd’hui représentés par le Syndicat du Haut-Ossau. Toujours propriété des communes du Haut-Ossau, le Pont-Long constitue aujourd’hui la plus grande ferme des Pyrénées-Atlantiques et, avec ses entreprises installées dans une zone d’activité, l’un des centres économiques majeurs du Béarn.La ferme du pont long, exploitation agricole de près de 800ha de la Commission Syndicale du Haut-Ossau aux portes de Pau. Les principales cultures sont le maïs, les prairies et l’orge. La ferme fournit chaque année 650 tonnes de foin, 365 tonnes de regain, 160 tonnes de paille, 988 tonnes de maïs grain, 70 tonnes d’orge.” Extrait de Lehautossau.fr
Une vallée indépendante
« Ici les traditions sont fortes ! Historiquement, le Béarn n’a rejoint la France qu’à partir du XVIIème siècle. Par conséquent, le Béarn et donc la Vallée d’Ossau conservent des traditions et une culture qui leur sont propres. »
Le 15 octobre 1620 LOUIS XIII envahit le Béarn et pénètre dans Pau. Cinq jours plus tard, il publie un édit pour pour « porter union et incorporation du Béarn et de la Navarre à la couronne de France ». Le Béarn perd alors son indépendance (revendiquée par Gaston Febus en 1347)… mais les ossalois ne perdent pas pour autant leur culture et leur identité singulière.
extrait de gourette.com
La vache est l’emblème de la vallée d’Ossau
“Le blason actuel existe depuis 1817. D’après le docteur Vastel, il doit son origine à un « fameux » combat qui eut lieu entre un ours et une vache sur les montagnes de Beost. Nous remarquons sur le blason l’apparition des fleurs de lys (symbole de la royauté française), des mots « BEARN » et « VIVE LA VACA » (que vive la vache, le cri de guerre des Béarnais). Les deux vaches représentent le blason du Béarn. On pourrait alors présumer que : la vache, c’est le Béarn, l’ours, c’est la vallée et l’arbre représenterait la justice. Le farouche combat entre ces deux animaux pourrait évoquer la lutte séculaire des Ossalois contre les Béarnais pour la sauvegarde de ses terres du pont-long !” Ot vallée d’ossau pyrénees
Exploitation des ressources
Le sous sol pyrénéen est une importante ressource minérale riche et variée.
A partir du XVII éme siècle, l’industrie des mines en vallée d’Ossau se développe avec le fer (sur la commune de Louvie-Soubiron en vallée de l’Ouzom) et le cuivre dans la partie haute de la vallée puis avec les carrières de marbre blanc dans le secteur d’Arudy. Des vestiges de ces exploitations minières sont visibles notamment vers le lac d’Anglas à Gourette.
Laruns, village du Haut-ossau à une superficie de 250 Km2, ce qui fait d’elle la troisième plus grande commune de France métropolitaine en terme de superficie. Laruns, possède de nombreux hameaux et communes mais aussi une grande ressource forestière. Au XVIII éme siècle l’exploitation forestière permit la construction des mâts pour les navires de la marine royale de Louis XIV. Des passages creusés à flanc de falaise permettront le cheminement des bois, tirés par des boeufs, comme ceux des chemins de la mâture en vallée d’Aspe.
Le Thermalisme
A l’origine du développement du thermalisme, se trouvent Napoléon III et sa femme Eugénie qui attirèrent ainsi toute l’aristocratie à la découverte des sources chaudes dans les villages d’Eaux-Bonnes et Eaux-Chaudes.
Le XIX ème siècle fut le siècle d’or pour ces stations thermales mais aussi pour la vallée toute entière avec de nouvelles constructions comme la gare de Laruns, des bâtiments somptueux dans le style second Empire.
Le développement du thermalisme va aussi conduire une population fortunée et curieuse a vouloir explorer les montagnes et gravir les sommets, ce sera le début de la renommée de certains guides de montagne locaux.
Développement économique et touristique
Au début du XXéme siècle, la Compagnie des chemins de fer du Midi prévoit la construction d’usines hydroélectriques pour électrifier son réseau pyrénéen de voies ferrées. C’est alors qu’en 1920, en vallée d’Ossau, la compagnie pose à Sagette un chemin de fer de 314m pour faciliter le chantier de construction du barrage. Le train d’Artouste, qui fut d’abord un train de chantier avant d’être aujourd’hui un petit train touristique, achemina des hommes et du matériel pendant 8 ans. De nombreux barrages et conduites sont toujours en activité aujourd’hui.
En parallèle, se développèrent les stations de ski de Gourette et d’Artouste. Forte de sa réputation et de sa fréquentation, la station thermale d’Eaux-Bonnes a accueilli en 1908 le premier concours international de ski des Pyrénées. Une piste de ski et une patinoire furent même crées à Eaux-Bonnes. Mais c’est dans les années 1930 que la station de ski de Gourette apparu et ce qui n’était que pâturages et centre minier va voir sa physionomie évoluer avec l’arrivée de skieurs issus de la bourgeoisie locale et bordelaise.
De nos jours, l’activité économique locale est toujours fondée sur le pastoralisme, l’exploitation forestière, les usines hydroélectriques (SHEM), les thermes et les stations de ski de Gourette et d’Artouste.
Le Pyrénéisme
Le pyrénéisme : « ascensionner, écrire et sentir » Henri BERALDI à l’origine du mot dans son livre cent ans aux Pyrénées.
« L’idéal du pyrénéiste est de savoir à la fois ascensionner, écrire et sentir. S’il écrit sans monter, il ne peut rien. S’il monte sans écrire, il ne laisse rien. Si, montant, il relate sec, il ne laisse rien qu’un document, qui peut être il est vrai de haut intérêt. Si – chose rare – il monte, écrit et sent, si en un mot il est le peintre d’une nature spéciale, le peintre de la montagne, il laisse un vrai livre, admirable. »